Après plusieurs mois de débats, le gouvernement vient de confirmer une réforme majeure du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Cette évolution, très attendue, devrait modifier en profondeur la classification énergétique de nombreux logements, avec un impact direct sur le marché immobilier et les stratégies des professionnels du secteur.
Un coefficient d’énergie primaire revu à la baisse
La mesure phare de cette réforme concerne l’abaissement du coefficient d’énergie primaire pour l’électricité, qui passera de 2,3 à 1,9. Cette modification technique, mais décisive, reflète l’évolution du mix énergétique français, de plus en plus alimenté par des énergies renouvelables au détriment du nucléaire.
Concrètement, cela signifie que la consommation électrique affichée sur le DPE sera mécaniquement réduite, permettant à environ 850 000 logements de quitter la catégorie des passoires énergétiques (classes F et G) pour atteindre une meilleure notation.
Un impact direct sur la valeur des biens immobiliers
Cette amélioration automatique du DPE représente une opportunité pour de nombreux propriétaires, notamment ceux qui possèdent un logement chauffé à l’électricité. Selon Loïc Cantin, président de la FNAIM, « c’est une mesure de cohérence écologique, qui corrige enfin une distorsion pénalisante pour le parc immobilier français. »En revanche, à court terme, cette annonce pourrait freiner certaines mises en vente. De nombreux vendeurs pourraient être tentés de reporter leur transaction pour bénéficier d’un meilleur classement énergétique, et donc d’un prix de vente potentiellement plus élevé.
Une bouffée d’air pour les propriétaires bailleurs
Autre conséquence majeure : cette réforme est une bonne nouvelle pour le marché locatif. Les bailleurs disposant de logements classés F ou G craignaient les interdictions progressives de location prévues par la loi (classe G interdite en 2025, F en 2028, E en 2034). Pour beaucoup, le chauffage électrique était le point noir de leur DPE. Grâce à ce nouveau coefficient, nombre de ces biens retrouveront une classe énergétique acceptable, sans nécessiter de coûts de rénovation lourds, souvent difficiles à réaliser en copropriété.
Un marché de la transaction immobilière à surveiller
Si l’effet est globalement positif, cette réforme pose néanmoins de nouveaux défis aux professionnels de l’immobilier. Les agences, diagnostiqueurs et notaires devront accompagner leurs clients face à cette actualisation technique. Une période de transition est à prévoir, le temps de clarifier les modalités : un nouveau DPE devra-t-il être refait, ou sera-t-il mis à jour automatiquement via le site de l’ADEME ? Le gouvernement devrait apporter des précisions dans les prochains mois.
Une réforme qui s’inscrit dans une logique plus large
En parallèle de cette réforme, d’autres mesures comme l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) ou encore des aides à la rénovation énergétique continueront de soutenir les propriétaires souhaitant améliorer la performance de leur bien. À moyen terme, cette dynamique vise à atteindre les objectifs climatiques fixés par la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC).
En conclusion
À quelques mois de l’échéance, la réforme du DPE ouvre une fenêtre d’opportunité pour les propriétaires et les investisseurs, tout en représentant un enjeu stratégique pour les acteurs du secteur immobilier. Entre optimisation énergétique, valorisation patrimoniale et nouvelles obligations réglementaires, 2025 et 2026 s’annoncent comme des années charnières pour l’immobilier français.
À surveiller de près !
Publié le 15 juillet 2025